Solstice d’hiver “Yule”

Dans la roue de l’année, un moment clef est très important depuis des millénaires. Il s’agit du passage du solstice d’hiver,  la période de Yule.

C’est au cœur de l’hiver, lorsque la nuit est la plus longue que nous célébrons la promesse du retour du soleil. On célèbre la renaissance du soleil. Le jour est enfanté de la nuit. C’est un temps hors du temps, un espace qui se crée, s’ouvre. C’est un portail que l’on traverse. A ce moment, on est en lien avec tous nos ancêtres de sang , de lieu, de traditions, avec les autres plans.

Le solstice dure un jour alors que la période de Yule dure 12 jours, pendant lesquels les énergies telluriques sont au plus bas et les énergies cosmiques au plus haut.

 

Lors du solstice d’hiver, les jours sont suspendus. Durant 3 jours, le soleil se lève au même endroit. Nos anciens avaient alors l’impression  que la roue de l’année s’était arrêtée de tourner. Puis dans la nuit du 24 au 25 le jour recommence à grandir. Le nouveau soleil est né. La roue reprend sa course.

 

Le solstice est donc l’occasion de s’arrêter, de rentrer à l’intérieur de soi, de prendre le temps, de se poser et de suivre le rythme de cette saison qui va nous permettre de renaître. Au coeur de la nuit la plus sombre, renaît et jaillit la lumière

 

LA signification de “Noël” est  “neo Hélios”, le nouveau soleil.

 

Nous sommes dans la période sombre qui a commencé à Samhain, la grande chasse sauvage galope toutes les nuits, menée par son chef Alkenide, on l’entend lors des tempêtes, ou bien lorsque passent certains oiseaux en criant la nuit. Les vols de grues terrorisaient les paysans à cette saison. Cette période est dure, on vit sur les récoltes passées, on reste chez soi car les travaux extérieurs ne sont plus possibles. C’est le temps où les jours sont de plus en plus courts. Est-ce que le soleil reviendra, est-ce que la nature renaîtra, pourra-t-on faire de belles récoltes, le bétail sera-t-il en bonne santé ?…

C’est une période où l’on est en contact avec les esprits de la nature, les élémentaux, les dieux et déesses. On demande leur protection, on leur fait des offrandes. Dans cette période sombre on est en contact avec les autres mondes. Cette obscurité très présente nous permet de voir les choses différemment. C’est une période où l’on tourne son regard en nous-même, on descend en nous, au plus profond de nous, dans notre obscurité. Ensuite,  au moment du solstice, les énergies du renouveau nous poussent à remonter à la surface, le soleil renaît, la lumière jaillit. C’est plus qu’une naissance, une renaissance. La chasse sauvage s’éloigne. Chaque jour,la lumière reprend de la place sur l’obscurité. C’est durant les 12 jours à compter du solstice que les anciens faisaient de la divination à propos du déroulement de l’année à venir. A la fin de cette période, vient le temps du carnaval, c’est Arlequin.  Arlequin est une déformation du nom Alkenide, celui qui mène la chasse sauvage. On se moque de lui.  Où est passé  Alkenide/Arlequin ? On le représente avec un habit blanc et noir, représentant le jour et la nuit, la mort et la vie. On a eu peur de lui, mais  maintenant que renaît la lumière, on veut faire la fête, on se moque de lui. “Carnaval” vient de Carnelevare, “enlever la chair”, on a enlevé tout ce dont on ne voulait plus, on fait peau neuve, c’est la renaissance pour commencer un nouveau cycle. Ce 21 décembre c’est le passage de l’ombre à la lumière

Au moment du solstice, les anciens comptaient 12 nuits, les 12 nuits mères qui allaient enfanter les 12 mois à venir. Chaque nuit donnait naissance au mois correspondant. La 1ère nuit enfantait janvier etc. On note alors le temps qu’il fait, les évènements qui ponctuent ces jours là, on fait des tirages de runes, ou d’oghams, on fait de la divination avec les flammes de la buche que l’on met à brûler et que l’on asperge de vin, c’est de là que découle la tradition du cacho-fio chez nous en Provence. On brûle tout le mauvais de l’année passée et avec cette nouvelle bûche on figure vraiment la protection de la nature, des dieux, des esprits de la nature. C’est pour cela que celle que nous mangeons de nos jours est  décorée de lutins, de champignons etc…. Tout en rapport avec la nature.. Lorsque l’on asperge de vin ou d’alcool la bûche elle flamboie, et cela est de bon présage pour l’année à venir, c’est la lumière salvatrice, c’est la chaleur de la vie. C’est durant ces jours-là que l’on fait des cadeaux pour racheter ses fautes, ses erreurs auprès des amis, de la famille, des voisins…  On fête aussi et surtout la renaissance de ce soleil salvateur, des jours qui reprennent de la vigueur. On célèbre en famille, on s’offre des cadeaux, on mange, on boit, c’est une période où la joie et l’espoir renaissent.

 

A l’époque pré-chrétienne on honore l’arbre du monde, l’axe entre la Terre et le Ciel. Dans les racines vivent les êtres primordiaux et dans la ramure, les Dieux. Cet arbre a 3 racines qui vont dans 3 sources différentes. Dans la 1ère source se baignent les 3 Déesses du destin qui sont devenues les 3 bonnes fées des contes pour enfants.Une autre racine rejoint la source dont l’eau apporte la sagesse,et la dernière racine est gardée par le serpent cosmique. On décore alors un arbre, sacré pour la communauté, un des très grands arbres que les gens vénèrent.

Ces arbres représentant le pouvoir des dieux ont été abattus lorsque le christianisme est apparu. Mais les gens ont contourné cette interdiction et ils ont alors coupé des branches ou de petits arbres qu’ils ont mis chez eux pour continuer à honorer ce rite .

 

A l’an -7 avant notre ère la grande conjonction saturne-jupiter a eu lieu, comme en 2020. C’est très certainement de ce phénomène là que découle l’histoire de l’étoile de Bethléem. Lors de cette grande conjonction on a l’impression que saturne et jupiter ne forme qu’une seule grande étoile. Les mages d’alors qui étaient des astrologues ont très certainement interprété cela comme l’arrivée d’un messie, d’une naissance solaire. On dit du Christ qu’il a vécu jusqu’à 33 ans. En fait 33 ans constitue un cycle solaire. L’année solaire n’est pas composée d’un nombre rond. Une année fait 365,24 jours mais lorsque l’on prend un cycle de 33 ans on tombe sur un nombre rond de jours. Donc si on observe le lever de soleil à chaque équinoxe par exemple la 33ème année il tombera exactement au même endroit qu’il y a 33 ans en arrière.

 

Maintenant regardons du côté des dolmens. Certains dolmens ont le couloir d’entrée orienté vers le solstice d’hiver. Au solstice, le soleil s’arrête et pendant plusieurs jours la lumière va entrer toujours au même endroit dans le couloir pour éclairer jusqu’au fond du dolmen. Ce fond sombre et noir représente l’utérus, la matrice. Le soleil pénètre cette grotte, lui apporte son énergie de vie. Ainsi on peut ressentir cette énergie qui reste accrochée dans ce lieu. Le rayon lumineux du soleil inonde cette chambre, lui apporte la fertilité. Et toute l’année on va pouvoir ressentir cette énergie de vie dans ce lieu. Les gens venaient alors pour ressentir cette puissante énergie cosmique.

Noel c’est le moment où cette nouvelle lumière est porteuse d’une énergie qui nous est bénéfique. Elle nous régénère. Le soleil reçoit lui-même une énergie du cosmos et nous la transmet, ainsi nous bénéficions de ce renouvellement d’énergie, de cette vibration énergétique puissante.

 

Les rituels qui découlent de cette période sont toujours célébrés de nos jours. C’est à cette période que l’on apprend à descendre dans notre ombre, de porter notre  regard vers l’intérieur,  c’est un temps d’introspection. On est dans l’énergie Yin en pleine expansion. Nous n’avons plus l’habitude dans notre vie moderne de prendre le temps d’être pleinement dans cette énergie qui ralentit, qui nous ramène dans l’ombre, où l’on doit prendre le temps pour soi. La société nous pousse au contraire à être dans un rythme d’énergie yang tout le temps; dans l’action, le dépassement de soi, dans le mouvement, l’accélération. Là, se crée le déséquilibre en nous. Nous ne pouvons plus respecter notre rythme naturel, cette roue de l’année qui tourne avec des particularités pour chaque saison. C’est à la saison sombre que nous devons concentrer notre énergie pour avoir la force de création et être à notre plus haut potentiel à la saison claire. En observant la nature, on se reconnecte à ces forces subtiles, on est la graine qui dans les profondeurs de la terre concentre l’énergie pour mieux germer au printemps.

 

C’est le temps des rites, des célébrations, des réunions familiales. Les chants, les histoires, les légendes se transmettent aux générations suivantes. Justement pour ne pas oublier, l’importance de célébrer cette période

 

Voici quelques traditions que nous partageons lors de cette période.

 

Il y a une ancienne légende ici chez nous en Provence qui dit que pendant la nuit du 24 au 25 décembre on entend et on comprend le langage des animaux. Doucement, les enfants se glissaient hors de la maison, allaient aux étables et se cachaient pour entendre les animaux parler.

Pour créer une ambiance qui correspond aux énergies de cette période voici ce que vous pouvez faire.  Allumez les bougies, faites un feu dans la cheminée, préparez une bûche en pâtisserie ou bien décorez une bûchette en bois  de petits branchages, de pignes et de bougies. Vous pouvez créer un autel avec des pommes, des pignes, des branches, des plumes, de l’eau…Tout ce qui nous relie à la nature, aux éléments, aux cycles solaire et lunaire. En honorant la Terre et les récoltes futures, on honore ainsi les esprits des 4 directions : Au nord l’esprit de la Terre, à l’est l’esprit de l’air, au sud l’esprit du feu, et à l’ouest l’esprit de l’eau. Ces esprits sont indispensables à la vie, aux récoltes, à nos besoins vitaux.
Ici, en Provence,les festivités commencent dès le 1er dimanche de l’aven, c’est à dire le premier dimanche de décembre, ce jour-là nous allumons une première bougie. Puis à chaque dimanche suivant nous allumons une bougie de plus. Le 4 décembre  nous plantons le blé de Sainte Barbe et  la nuit de Noël nous mettons une rose de Jéricho à tremper dans le but de nous apporter d’abondantes futures récoltes, pour assurer notre avenir. On fait le cacho-fio, les offrandes, le pastrage. On fait la crèche, pour représenter la naissance de ce soleil  nouveau né. On allume des bougies pour nous rappeler que la lumière renaît, on partage le repas en mettant l’assiette du pauvre. On dresse la table du gros souper avec 3 nappes blanches, trois chandeliers, les trois coupelles de blé et surtout dans la nuit on remonte le bord de la plus longue nappe pour ne pas quelle touche le sol, car sinon les esprits malins pourraient monter sur la table et manger tout les restes du gros souper…. Toutes  nos traditions que l’on perpétue encore aujourd’hui nous rappellent que nous faisons partie d’un grand tout, que nous sommes tous liés les uns aux autres, avec les éléments, avec les autres mondes, végétal, animal, minéral, céleste et tellurique.

Alors passez un très beau solstice d’hiver, en famille, entre amis, fêtez la renaissance du soleil. Joyeux Yule à toutes et tous.

 

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